lundi 20 avril 2009

Benjamin Stora : Les guerres sans fin - 2008 - Stock

Comment être historien, vu de l’intérieur

Benjamin Stora est LE spécialiste de l’histoire algérienne. On ne compte plus ses ouvrages sur la guerre d’Algérie et sur l’histoire du Maghreb. Il est aussi l’auteur de documentaires très réussis sur la guerre qui a longtemps refusé son nom.

Dans ce livre, Stora nous ouvre les portes de sa façon d’appréhender l’Histoire et son histoire. Ce livre est en effet entre l’Histoire et le témoignage de l’historien qui a effectivement vécu la guerre d’Algérie. C’est cette position originale qui est le fil rouge de cet ouvrage qui nous fait pénétrer dans les dédales de la réflexion historique de Benjamin Stora. Il y parle de son engagement politique, au même titre qu’il évoque son identité algérienne ainsi que sa démarche d’historien souvent contestée.

On comprend mieux en lisant ce livre pourquoi il travaille tant avec Mohammed Harbi, acteur de la révolution algérienne et historien. Tous les deux font de leur subjectivité un atout important de leurs approches d’historien qui les aident à parler différemment de l’Algérie, sans jamais tomber dans la mémoire partisane.

Tout au long de cet ouvrage, on passera de la guerre d’Algérie, aux conflits de mémoire et aux règlements post coloniaux, à la décennie noire, aux luttes intestines au sein du mouvement révolutionnaire algérien. En 1995, Benjamin Store recevra des menaces de morts qui vont une fois de plus dans sa vie le conduire à s’expatrier pour un temps au Vietnam. Il y peaufinera sa pensée et apaisera ses douleurs.

C’est renforcé par les épreuves de la vie (perte de sa fille, crise cardiaque et menaces de mort) que Benjamin Stora poursuit son parcourt d’historien atypique et passionnant. Lire son livre permet de comprendre à la fois les évènements et la démarche de l’auteur.

mardi 14 avril 2009

Maïssa Bey : Pierre Sang Papier ou cendre - Éditions de l'Aube - 2008


Un enfant traverse les siècles dans une Algérie bouleversée
ou
" Liberté, j'écris ton nom " !

« Algérie 1830 - 1962 : pendant 132 ans, madame Lafrance s’est installée sur “ses” terres pour y dispenser ses lumières et y répandre la civilisation, au nom du droit et du devoir des “races supérieures”. Face à elle, l’enfant, sentinelle de la mémoire, va traverser le siècle, témoin à la fois innocent et lucide des exactions, des spoliations et des entreprises délibérées de déculturation, jusqu’à la comédie de la fraternisation. »

Maïssa Bey

Roman ou leçon d'Histoire poétique ? Peut-être une grande fresque de l'Histoire de l'Algérie ? sans doute tout ça à la fois.

Dans ce livre, une fois de plus, Maïssa Bey laisse sa plume exprimer sa sensibilité, ses convictions. Très astucieusement, elle met en scène "l'Enfant" qui traverse les époques et assiste aux agissements de Madame Lafrance.

Le lecteur suit ainsi la chronologie de l'Histoire algérienne. Ceux qui ne sont pas au fait de la question algérienne peuvent suivre un véritable cours d'histoire avec la poésie en plus. Maïssa Bey n'oublie rien et elle jalonne son récit des principaux évènements qui ont marqué cette Algérie conquise, colonisée, dévastée par le napalm, massacrée. Depuis l'invasion, la résistance des troupes d'Abdel Kader, les insurrections multiples, les enfumages, en passant par les massacres de Sétif et de Guelma, la mascarade de la fraternisation du forum d'Alger, sans oublier le massacre des messalistes à Melouza et le départ massif des Français d'Algérie en 1962.

Tout au long des pages de cette grande fresque, le lecteur assiste à l'indignation, à la colère de l'auteure qui ne mâche pas ses mots contre les maux des colonisateurs, contre le pendant de madame Lafrance, monsieur Laloi qui légitime tous les abus, toutes les inégalités. Saine colère qui devrait faire réfléchir les partisans de la "colonisation positive".


Maïssa Bey n'oublie pas l'Histoire. Elle sait que celle-ci est indispensable à la construction du futur. Le dernier chapitre est consacré à cette nécessité et c'est avec force qu'elle retrace l'épopée algérienne au travers du regard de cet enfant. Signe de nécessité et d'espoir, de lucidité aussi.

Il faut lire ce bel ouvrage !

jeudi 9 avril 2009

Nous sommes le 9 avril 2009 et je ne vote pas...

En Algérie, il n'y a pas de suspens :
Boutef va être "élu" dans un fauteuil !

Une fois de plus, un jour de vote est un non évènement.
Une fois de plus, le peuple algérien est bafoué;
Une fois de plus, les honnêtes gens passent à côté de leur destin.
Une fois de plus, silence dans les rangs.
Une fois de plus, l'opposition n'est pas à la hauteur.
Une fois de plus, on se donne bonne conscience.
Une fois de plus, l'Algérie est sous le joug des corrompus.

Une fois de plus, je ne voterai pas, faute d'obtenir la nationalité algérienne !

Une fois de plus, je continue le combat !

Mais, je ne suis plus seul, il y a http://dalgerie-djezair.viabloga.com/

samedi 4 avril 2009

Nouvelle démarche pour obtenir la nationalité Algérienne

Suite de mes démarches, après mon billet de février 2008
Lettre au Président de la République Démocratique Algérienne
El-Mouradia 16000 Alger Gare President@el-mouradia.dz

Monsieur le Président,

Je suis né le 25 juin 1948 à Constantine et j’ai quitté ma terre natale en Août 1962. Depuis, j’ai effectué 3 séjours en Algérie. Le premier en 1984, à Alger et Constantine, le second, tout le mois de mai 2004 à Constantine et le troisième tout le mois de mai 2005.

Passé 57 ans, j’ai pris la décision de demander la nationalité algérienne, car je considère que ma terre natale est mon Pays et qu’à l’époque où j’ai été expatrié je n’avais pas le choix et, les années passant, il me semble temps de mettre fin à une situation que je n’ai jamais souhaitée et que je ne supporte plus.

À la retraite depuis septembre 2003, je peux à présent me rapprocher plus encore de mon pays et de ma ville, Constantine, je peux enfin venir plus souvent partager la vie de mes frères algériens.

Avant de terminer ma vie, je voudrais inscrire ce symbole, afin que mes enfants et petits enfants se souviennent que c’est la fraternité qui fait la richesse des hommes et des femmes qui vivent sur cette Terre.

Pouvez-vous me faire savoir les droits et les devoirs de quelqu’un qui obtient la nationalité algérienne et les démarches qu’il me faut entreprendre, ainsi que le délai d’obtention, dans le cas d’une réponse positive ? Je sais à présent, par mes recherches sur Internet que le code de la nationalité prévoit :

2/- Conditions d’acquisition de la nationalité, selon l'article 10 :"L’étranger qui en formule la demande peut acquérir la nationalité algérienne", à condition :
1- D’avoir sa résidence en Algérie depuis 7 ans au moins au jour de la demande.
2- D’avoir sa résidence en Algérie au moment de la signature du décret accordant la naturalisation.
3- D’être majeur.
4- D’être de bonne moralité et de n’avoir fait l’objet d’aucune condamnation infamante.
5- De justifier de moyens d’existence suffisants.
6- D’être sain de corps et d’esprit.
7- De justifier son assimilation à la communauté algérienne.

Constitution du dossier de naturalisation dans les conditions prévues à l’article 10 :
1- Extrait de naissance.
2- Copie du casier judiciaire n°3.
3- Résidence n°4 délivrée par les services compétents.
4- Attestation de non pauvreté.
5- Certificat médical de bonne santé (sain de corps et d'esprit).
6- Attestation de travail ou carte professionnelle ou copie du registre de commerce.
7- Acte de mariage.8- Extraits de naissance des enfants mineurs.
9- Certificat de nationalité de la mère et de l’époux (se).
10- Certificat de non imposition.
11- 03 photos d’identité.

Mon questionnement est comment remplir ces conditions ? Comment habiter 7 ans en Algérie avec des visas de trois mois maximum ?

Ces questions m’amènent à vous questionner sur la volonté réelle de l’Algérie pour que ses enfants puissent en toute liberté choisir la nationalité afférente à leur sol natal. L’Algérie doit reconnaître le droit du sol tout autant que celui du sang. Je n’ai jamais décidé de quitter mon beau Pays en 1962. Je n’ai fait que suivre mes parents puisque je n’avais que quatorze ans. Pourquoi, aujourd’hui, alors que je suis majeur, en situation de choisir en responsabilité la nationalité algérienne, je ne le peux pas ?

Dans la situation de tension entre la France et l’Algérie, ne serait-il pas temps que des cas comme le mien soit soumis au débat et constitue un symbole de l’Algérie nouvelle, celle qui va de l’avant, ignore les barrières, reconnaît tous ses enfants en leur accordant s’ils le souhaitent le droit du sol. Quel beau symbole ce serait ! Quelle victoire sur l’obscurantisme ! Quelle belle mesure de justice pour des personnes comme moi qui sont des ALGERIENS-FRANÇAIS.

Monsieur le Président, vous avez le devoir, devant l’Histoire de mener les réformes qui découlent de ces réflexions. Nous, les exilés involontaires, nous saurons aider notre pays, aux côtés de nos frères musulmans.

C’est avec volontarisme, justice et raison qu’il sera possible de nous éloigner des spectres de la guerre qui a mis trop longtemps à dire son nom. Construisons cette Algérie ensemble, à égalité de droits et de devoirs.

J’ajoute que, dans le cas où cette nationalité me serait accordée, je compte me rendre à Alger pour retirer les pièces officielles attestant de ma nouvelle nationalité.

J’ai déjà écrit à Monsieur le Ministre de la Justice et je n’ai jamais obtenu de réponse. En annexe, vous trouerez mes différents courriers.

Dans l’attente de votre réponse, soyez assuré, Monsieur le Président de la République, de l’expression de mes sentiments respectueux et de mon attachement indéfectible en l’Algérie.

La suite dans un prochain post, c'est promis...

jeudi 26 mars 2009

Faisons quelque chose pour diffuser le Livre Algérien


Ouvrir la porte en forçant un peu la serrure de la littérature Algérienne, c'est un peu continuer le travail entrepris avec brio par Najia Abeer, poursuivi par d'autres et d'autres encore.
Forçons les verrous de la diffusion, afin que ces oeuvres vivent !
Constantine et les oiseaux de la murette : NAJIA ABEER
Je suis membre du forum de Lounès Ramdani :
DzLit ( Littérature algérienne ) et j'y contribue par l'envoi de notes de lecture.







Je suis également l'ami fidèle de notre regrettée Najia Abeer, de son vrai nom Najia Benzeggouta (j'ai appris avec une très grande tristesse le décès de son papa, Mâamar).

Je trouve qu'il est dommage que la littérature de mon pays ne soit pas plus connue.

Une des raisons est que la diffusion des livres édités en Algérie est très, très insuffisante.

J'ai donc pensé qu'outre la rédaction de ce blog, je pourrais peut-être apporter ma modeste contribution en relayant des éditeurs Algériens pour assurer la diffusion des oeuvres éditées en Algérie et pas en France. le dispositif risque d'être lourd, mais cela ne vaut-il pas la peine d'essayer ? Je propose donc :
1 / mettre les liens de tous les éditeurs Algériens d'accord, sur mon blog :


2 / diffuser toutes les infos souhaitées sur ce blog


Aidez-moi à contacter d'autres éditeurs Algériens !!!
Merci de vos réponses SUR CE BLOG...






































Constantine : citadelle des vertiges : MADJID MERDACI


Le serment des barbares : YASMINA KHADRA





Le village de l'Allemand : YASMINA KHADRA




















Nulle part dans la mison de mon père : ASSIA DJEBAR

















Il n'y a pas d'os dans la langue : NOURREDINE SAADI

















Ce que le jour doit à la nuit : YASMINA KHADRA






mardi 24 mars 2009

Lettre ouverte aux lecteurs qui aspirent encore à la liberté



Un excellent texte de l'Association Verbes, à l'occasion de la journée de la librairie indépendante ( 23 avril ). En France, plus de 350 librairies y participent.

Que reste-t-il de la litté-rature aujourd'hui ?

À l'heure où le livre végète comme produit décoratif au service d'une distinction sociale et fait l'objet d'opérettes médiatiques avantageant quelques auteurs domptés d'avance pour le show de l'animateur.

À l'heure où s'impose une culture de divertissement écrasant l'imaginaire, sourde à cette déflagration que peut être encore la littérature.
À l'heure où cette idée même de littérature se dilue dans des arènes médiatiques inadéquates...

À l'heure où toute la chaîne du livre s'est fractionnée, perdant toute perspective générale au profit d'un clientélisme désorienté.

À l'heure enfin où cette culture libérale sape les synergies vitales et créatives entre les partenaires, coupant les ponts menant la littérature dans les couches les plus profondes de la société et favorisant toutes sortes d'automatismes culturels sclérosants.

La machine tourne à vide, oublieuse de ses destinataires : rentrées littéraires consensulelles où on se met d'accord en mai sur 20 livres, où on en élit 6, où on en découvre 3 et où on en tue 480... La loi de l'art a toujours été le choc entre le bon et le moins bon. Sauf qu'aujour-d'hui, c'est bien souvent le moins bon qui l'em-porte sur des critères creux (air du temps, peoplelisation, déballages opportu-nistes, confusion entre chiffre de vente et valeur littéraire), conta-minant tout le système des éditeurs aux journalistes, en passant par les libraires et les bibliothécaires...

Il se trouve que depuis huit ans l'association Verbes a insuflé et ce, avec un succès grandissant, un mouvement de terrain national très exigeant émanant de la librairie indépendante dans le cadre de la journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Une journée qui rassemble 380 libraires, partout en France, dans une ferveur offensive pour redéfinir notre résistance à une dictature hypercapitaliste sournoise ainsi que notre combat quotidien, subtil, artisanal pour soutenir à travers l'édition de création une haute, belle idée du livre.

Cette journée se glisse dans les interstices d'une réception forcé-ment lacunaire et incarne un rassem-blement de toute la profession autour d'œuvres choisies dans une liberté de goût éclairée.

À l'heure où de nouveaux espaces de vente surgissent sur Internet, il est capital qu'ensemble, libraires, lecteurs, éditeurs et auteurs interrogent le sens et la présence d'espaces commerciaux concrets comme ceux de la librairie indépendante, au coin de nos rues, au cœur de nos villes et partout dans notre pays. À quoi sommes-nous attachés et que se joue-t-il dans ces lieux-là ? Qu'y voit-on ? La librairie est vitale, dans son essence subsersive : chaque fois qu'un lecteur franchit la porte avec une idée en tête, un livre, une recherche, un désir de contact, un ouvrage perdu, sa demande se déplace souvent vers l'objet d'à côté, l'inattendu, l'imprévisible, l'inimaginable...

C'est cette aventure-là que permettent ces " travailleurs de papier " de la librairie indépendante et c'est cette aventure-là que les lecteurs maintiennent en choisissant de fréquenter ces lieux.

Une librairie se maintient par elle-même, par les livres qui la peuplent et par le métier qui les met en relation les uns avec les autres selon une ligne éditoriale subjective. Notre journée, le 28 avril 2007, vous engage donc à une joyeuse guérilla intellectuelle contre une conception du monde qui ne peut se satisfaire du produit unique à potentiel commercial mais cherche bien au contraire à favoriser une authentique démocratie culturelle.

Association Verbes

lundi 23 mars 2009

Stand by me in the streets...


Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager cette trouvaille géniale (leweb2zero)


Et puis...



Le mythique John Lennon !