mercredi 14 novembre 2012

La Gauche du PS et la Gauche de la Gauche

Suite à la venue de G. Filoche à Cognac...
 
Gérard Filoche


Lors de la manifestation le 14/11/2012 à Angoulême
à l'appel de la CES
Oui, il fallait le souffle d'un passionné de Gauche à Cognac. Il a eu raison de faire un tel discours, avec cette flamme. G. Filoche a eu raison parce qu'il permet le débat et à Gauche c'est essentiel, dans la situation dans laquelle nous sommes.
Le souffle permet aux Femmes et aux Hommes d'avancer, d'espérer, de s'enthousiasmer pour une cause. Malheureusement, il ne suffit pas ! Derrière, il faut trancher, fixer les priorités et refuser l'inacceptable. Cela passe par de l'idéologie (oh ! le gros mot...) et par la volonté de réinventer le socialisme en y attelant toutes les forces vives de la Gauche. C'est possible, aujourd'hui, tout de suite, maintenant.
 
Nous n'avons pas le temps d'attendre, parce que la situation est sérieuse : la crise s'approfondie, l'arrogance de la Droite est d'autant plus forte que le Gouvernement cède tous les jours à ses exigences, le grand patronat se renforce d'autant que la direction du MEDEF a chaque jour l'occasion de se féliciter de l'action du Gouvernement, tout en demandant une louche de plus.

Lors de la manifestation le 14/11/2012 à Angoulême
à l'appel de la CES
Depuis que je milite, depuis 68, où j'ai fait mes armes sur le terrain (merci Maurice !), je suis convaincu que chaque fois que la Droite se félicite d'une situation, c'est que les travailleurs en prennent plein la poire, chaque fois que le Grand Capital exploite plus les travailleurs, le moment de l'émancipation recule (Et oui, le marxisme ne me lâche pas !). Je suis encore convaincu que la plus-value (encore un gros mot !) produite doit revenir au Peuple, même si on ne peut plus voir les choses exactement comme en 68. C'est pourquoi je dis que nous avons à réinventer le socialisme. J'emplois toujours ce mot, connoté, parce que je n’en ai pas d’autres. L’essentiel c’est de comprendre que nous avons à mettre une autre construction économique face au Capitalisme. Le mot, on a le temps de le trouver ! Le système économique alternatif, non ! C’est ça qui va donner l’Espoir qui manque tant et qui était si présent en 68.

Le combat que G. Filoche mène avec les camarades de sa motion, je le respecte, je le trouve utile. Mais au nom de cela, on ne peut pas être caution d’un Gouvernement qui fait sur l’essentiel une politique de Droite.

Je le redis : le contenu de l’Union est essentiel et le positionnement contre le Capitalisme est primordial. Dès lors, oui on peut trouver les points de convergence. Avançons ensemble, dépassons les appareils et nous empêcherons non seulement la venue au pouvoir du FN-Droite Populaire, mais plus encore, nous permettrons aux jeunes générations de reconstruire une France prospère, à visage humain.
 
Le billet que j'ai laissé sur le blog de G. Filoche, suite à sa conférence du samedi 10/11/2012 à Cognac :
 
Bonjour Gérard,

J'étais un auditeur de la conférence que tu as brillamment donnée à Cognac, samedi 10 novembre.

J'ai beaucoup apprécié ton intervention qui était tellement claire que je n'ai eu aucune difficulté à prendre des notes. Dans le cas contraire, je n'y arrive pas ! Donc une intervention très pédagogique, essentielle dans son contenu et parsemée d'anecdotes tirées de ta vie professionnelle qui ont efficacement éclairé tes affirmations. Je passe sur l'humour dont tu es coutumier.

J'ai regretté le temps qui a manqué pour débattre plus, mais ça tu n'en es pas responsable. Sans doute que l'heure de début était un peu tardive (11 h).

J'aurais aimé avoir le temps de t'interpeller sur quelques points qui me paraissent fondamentaux. C'est la raison de ce billet.

Tu n’as pas abordé le contenu de l’union, sous prétexte qu’il faut faire gagner le gouvernement qu’il faut soutenir. Lequel : celui qui mène une politique de Droite ? Ignorer ce débat, c’est condamner l’Union.

De la même façon, à aucun moment tu ne remets en cause le système capitaliste. C’est comme si l’économie mondialisée par les tenants des capitaux, pouvait s’aménager. C’est la vieille démarche sociale-démocrate qui nous a emmenés là où nous sommes : à force de concessions, de compromissions, les tenants de cette pensée sont devenus des Libéraux-Démocrates.
 
Un exemple, un seul : Tu n’hésites pas à affirmer être contre la hausse de la TVA, mais à moduler ton jugement en la différenciant de celle envisagée par Sarkozy (Y aurait-il une bonne TVA ?) en déclarant qu’il y a + 0,4% équilibré par – 0,5%. C’est d’abord, en dehors du fait d’accepter la « mesure adoucie », oublier que les secteurs touchés sont loin d’être équivalents et qu’en second lieu, cela reste une mesure profondément injuste qui va encore toucher les plus pauvres. Bref une mesure de droite !

C’est dans ce cadre que la gauche du PS ferraille, mais elle se prive d’un argument décisif : il faut changer le logiciel économique. Cette bataille est nationale, mais aussi et d’une façon indispensable au niveau européen et mondial, puisque l’économie est globalisée. D’où l’importance de la manif de la CES le 14/11 !

En disant cela, je ne te conteste pas le droit de vouloir rester au PS. C’est un choix stratégique respectable que je n’ai pas le droit de remettre en cause. Par contre j’y oppose un autre choix : celui de changer le PS de l’extérieur. J’ai eu cette démarche moi-même lorsque après une longue voie militante, j’ai décidé de quitter mes camarades du PCF, à l’époque où sous la direction de Robert Hue, le parti m’a paru abandonner ce qui faisait sa force : le côté révolutionnaire. A cette époque, il est entré lui aussi, à sa façon dans une démarche clientéliste, à la remorque du PS tout puissant qui seul pouvait lui assurer un groupe au Parlement. C’est ainsi qu’enfin, après des années où je me sentais orphelin, est arrivé le PG avec sa démarche de construction du FDG et, à présent, d’un rassemblement plus large, à la gauche de la gauche, pour infléchir sensiblement la position du PS. Oui, je ressens là comme un espoir et une issue possible, au niveau de notre pays. Sinon, tu le sais c’est la victoire à terme du FN-Droite Populaire.
 
Tout ce que tu as dit sur la Finance, la politique Européenne, la sacro-sainte compétitivité, les banques qui se gavent et que le gouvernement continue à alimenter, les contre-vérités sur la dette, etc.Tout ça je ne peux que l’approuver. Mais comme dirait l’autre : « faut conclure », Camarade…
 
Je te salue et j’espère avoir une autre occasion de débattre avec toi.

Résistance !
 
Sa réponse :
 
Merci de ton message,

Le « contenu de l’union » ? Mais rien à craindre au contraire, il résulte forcément de l’union ! Il ne peut être qu’au « centre » du périmètre de l’union ! Il faut chercher ce qui unit pour plus facilement unir, des points simples, communs, clairs : la défense des 35 h, la hausse du Smic, le contrôle des licenciements et proposer l’unité dessus, des campagnes communes, enfoncer le clou, une seule victoire commune pour « one single issue » fait plus que mille discours et surtout que mille polémiques pour transformer les consciences et créer une dynamique unitaire qui… déborde !
Bien sûr le 14 est important !

J’ai dit que j’étais contre TOUTE TVA parce que favorable à l’impôt direct et progressif, avec 20 tranches, etc…
Mais c’est vrai, la TVA Ayrault n’est pas tout à fait la TVA Sarkozy…
Avec la gauche on n’a pas tout ce qu’on veut mais avec la droite on a tout ce qu’on ne veut pas

Nos positions, c’est écrit partout dans nos textes, articles, revues, mels, livres, dans D&S mensuel, dans le site, sur mon blog, sur facebook et tweeter et dans notre dernier livre « dette indigne » et dans nos réunions…

Bien sûr, agir hors du PS est nécessaire et possible, mais en luttant en avançant pour l’unité, pas en passant son temps à la compétition pour la destruction du PS, c’est une imbécillité théorique, politique, pratique sectaire et contre productive que de répéter sans cesse que le PS est un « astre mort »… le PS est bien vivant, c’est le 1er parti de gauche de France, c’est ainsi, il faut partir de là pour transformer la gauche, pas de sa négation…

Le PG a tous les droits d’exister, après tout Mélenchon fait ce que j’ai fait pendant trente ans avant lui, et je fais ce qu’il croyait juste encore avant hier, que ça finisse donc par se compléter de façon consciente déclarée, pas par s’opposer de façon bornée.

Sans unité de toute la gauche aucune grande victoire n’est possible…
Bien à toi,
Gérard

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