mardi 12 octobre 2010

Xavier Beauvois : Des hommes et des dieux

Une humanité extraordinaire

Ce film retrace l'histoire de ces moines trappistes de Tibhirine, en Algérie, qui furent sauvagement assassinés en 1996 par le GIA ou par des militaires corrompus. Ce fim n'est pas un film sur la foi, mais il donne la part belle à la dimension humaine.

On pourrait craindre de s'y ennuyer de par la vie très réglée de ces hommes entièrement dévoués à leur foi. Ça n'est pas du tout le cas. Le quotidien de ces moines auquel on assiste s'avère passionnant car il permet de ramener les choses à l'essentiel. Ces petits actes de tous les jours rythment donc le film : les rituels religieux, les semailles, l'entretien du potager, les séances de bois.
Les moines vivent en harmonie avec la population algérienne du village. Ils partagent leur peur et les soucis du quotidien. Frère Luc (Michael Lonsdale absolument génial) est médecin et soigne les gens du village. C'est lui qui maintient le lien très fort avec ces Algériens persécutés par la terreur que font régner les islamistes.

C'est dans ce décor que les moines vont douter pour finalement décider de rester quoi qu'il arrive. Xavier Beauvois dresse le portrait d'hommes avec leurs faiblesses, mais aussi leur courage déterminé. C'est sans doute l'un des traits essentiels de cette œuvre cinématographique.

Si Michel Lonsdale porte le film, frère Christian incarné par Wilson Lambert est remarquablement interprété. D'ailleurs, l'ensemble des acteurs a la part belle et joue juste, sans en rajouter.

Xavier Beauvois signe quelques scènes inoubliables comme le moment où tous les moines réunis autour de la table décident de rester, après avoir exprimé cahcun leur avis. Ou bien ce moment extraordinaire où alors que les pales d'un hélicoptère produisent un bruit angoissant, les moines entonnent un chant choral. Ou bien encore ce repas au son sub lime du Lac des cygnes de Tchaitkovski.

Personnellement, j'ai regretté que le montage se contente d'une juxtaposition de scènes dont beaucoup consistaient en plans fixes. Ces derniers n'étaient justifiés que lorsqu'ils soulignaient le caractère religieux des moments de recueillement.
Ce film est remarquable et maîtrisé. C'est un beau moment d'humanité.







Bande annonce

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